Chez L’iconoclaste. 2023
Allie est un peu paumée dans sa vie. Elle vient de se séparer de son petit ami, et niveau job ce n’est pas non plus le top. Sa bouée c’est son meilleur pote Max. Un jour, Allie, lui raconte sa rencontre avec un certain Nour quand elle était adolescente à l’heure de MSN et Skyblog. Cette rencontre virtuelle a bouleversé sa vie. Malheureusement, ce n’était qu’une relation à distance et ils ont fini par arrêter de correspondre. Un goût d’inachevé pour la jeune femme. Avec l’aide de Max, elle va partir à la recherche de Nour.
Nour
c’est la quête d’Allie. Ça lui permet de garder la tête hors de l’eau.
Retrouver Nour, permettra-t-il à Allie de se trouver elle-même ?
Fanny
Ruwet est une humoriste belge. Dans son 1er roman elle aborde le thème de la
dépression, de comment trouver sa place dans la société, de trouver sa propre identité sans faire un copié/collé de l'autre sur soi. Avec un ton humoristique,
elle aborde des sujets sérieux.
Au début j’ai beaucoup aimé l’humour de son héroïne
et aussi ses notes de bas de pages où elle interpelle le lecteur que nous
sommes. Et puis au fil de ma lecture, j’ai trouvé que ça envahissait un peu
trop son roman, et qu’on en oubliait le principal.
Néanmoins je suis allée au bout du récit que j’ai aimé. J’ai ensuite relu certains passages pour m’aider à faire ma critique. Et si on fait abstraction des passages humoristiques, on trouve de très beaux passages, très profonds. Certains m’ont beaucoup parlé, notamment les deux extraits qui suivent cette publication :-)
Ce
roman parlera plus à la génération des années 80 et 90 par rapport aux
références musicales, et technologiques.
Maintenant
que j’ai découvert Fanny Ruwet en tant qu’écrivaine, je vais aller la découvrir
en tant qu’humoriste…
Quelques extraits de
son roman :
« Avec
le recul je n’arrive pas à savoir si je l’aimais lui, ou si j’aimais qu’il
m’aime. Parce qu’aimer quelqu’un ça se mélange quand même beaucoup avec aimer
l’image de nous qu’il nous renvoie. Peut-être que j’avais juste besoin d’être
la priorité de quelqu’un pour avoir l’impression que je méritais d’être là. »
« J’ai
toujours aimé la fiction. J’ai dû passer des heures à lire, à regarder des
séries, à greffer les héros à ma vie comme s’ils étaient des amis plutôt que
des personnages inventés. J’ai passé des semaines, des mois, obsédée par Effy
Stonem, Debra Morgan, Hermione Granger, etc. à me sentir en deuil quand je
terminais un livre ou une série et que je devais les quitter.
Ces
histoires m’ont souvent rendue triste, tant elles étaient éloignées de la vie
réelle. Beaucoup se plaignent des modèles amoureux invraisemblables qu’offrent
les romans et les films, mais je trouve qu’ils donnent surtout des attentes
folles en matière de cerveau : les personnages de fiction sont plus
intéressants que les vraies gens, et trois phrases d’un film sont plus
inspirantes qu’une semaine entière de conversation avec le commun des mortels.
J’ai
beau savoir que c’est logique, que les dialogues de fiction ont été écrits en
plusieurs mois par une équipe entière de scénaristes et qu’en une heure trente,
on ne nous a donné que le meilleur de la vie des protagonistes, je suis quand
même déçue que notre quotidien, sans montage, soit nettement plus ennuyeux.
La
fiction c’est comme une compilation des meilleurs buts de Lionel Messi au
Barça, alors que la vie, c’est l’intégralité de sa première saison au PSG :
vraiment très oubliable. »