vendredi 24 janvier 2014

Chambre 2 de Julie Bonnie

Chez Belfond. Parution en 2013.



Ce roman nous raconte la vie de Béatrice, une auxiliaire de puéricultrice, travaillant dans une maternité. Avec elle nous ouvrons la porte de ces chambres qui renferment autant de malheurs que de bonheurs. Dans la chambre 2 se trouve une femme devenue l’image même de cette maternité : transparente, froide, inerte. A cause du nombre d’années d’hospitalisation, cette femme n’est plus considérée par le personnel soignant mais comment le lui reprocher puisqu’elle-même ne se considère plus comme vivante depuis le décès de son bébé. Elle fait désormais partie des meubles.

Et Béatrice est comme cette femme de la chambre 2, elle étouffe dans sa vie, si elle peut encore appeler cela une vie, elle qui aimait tant la liberté s’est retrouvée enfermée dans cette blouse rose, dans ce travail, dans cette maternité terne, froide où les collègues passent leur temps à débiner sur les patients et sur les autres collègues.

Ainsi, nous poussons la porte de la vie de Béatrice. Ancienne danseuse, elle a mis son corps et son cœur à nu pour le beau Gabor. Avec lui elle va connaître l’ivresse de la scène, l’amour, la liberté, le bonheur d’être mère mais aussi le désarroi de perdre un bébé.



Un très beau 1er roman sur la liberté, le corps, la maternité avec ses joies et ses malheurs.

A lire même si on n’a pas vécu la maternité. Au-delà des drames qui peuvent se jouer autour de la naissance d’un enfant, qui pourtant au départ est un grand bonheur, l’auteure a fait de son récit un roman sur la liberté : la liberté du corps mais aussi la liberté d’expression (qui peut passer aussi par le corps). C’est très bien écrit avec des passages magnifiques ! On n’est pas du tout dans le pathos. Certes certaines scènes sont dures et nous touchent mais les passages sur la vie de danseuse de Béatrice et sur sa vie de saltimbanque sont une bouffée d’oxygène énorme ! C'est ça la liberté ! J’ai adoré !



Un 1er roman très abouti qui a eu le prix Fnac 2013 pour juste cause.

A lire ! :-))

Un dimanche au bord de la piscine par Madeleine Wickham

alias Sophie Kinsella. Editions Belfond. 2013



Rien ne va plus entre les Kember. Barnaby et Louise sont en pleine séparation au grand dam de leurs deux petites filles qui ne comprennent pas trop la situation.

Par un beau dimanche ensoleillé, alors que Barnaby souhaite emmener ses filles à la pêche, la chaleur écrasante et une partie de baignade bien plus rigolote avec leur maman, dissuadent les deux fillettes d’accompagner leur père. Ce dernier, furieux à l’égard de sa femme, qu’il pense responsable de se revirement d’activités, accompagne bon gré mal gré ses filles à cette baignade improvisée.

Il va se retrouver en compagnie d’une grande partie de ce village anglais qui a conservé une tradition assez atypique : se réunir au profit d’une œuvre de charité dans cette piscine privative et emblématique du village par un beau dimanche ensoleillé.

Mais dans la chaleur de cette journée, entre les parties de bronzette et de papotages se joue un drame : la fille cadette des Kember, Katie, se blesse gravement…et ainsi commence des jours sombres pour les Kember mais aussi pour les Delaney, responsable de leur piscine et de la sécurité.



Ici, dans son roman, l’auteure met l’accent sur un fait de société de plus en plus courant dans les pays occidentaux : les procédures. Toujours trouver un responsable pour tel ou tel accident.

Dans le récit, il est bien évident que la fillette n’a subi qu’un regrettable accident aux conséquences dramatiques. Mais un avocat va tout mettre en œuvre pour faire porter la responsabilité aux propriétaires de la piscine, les Delaney. A un tel point, qu’il va arriver à convaincre les parents de la fillette pourtant très bon amis avec les Delaney de porter plainte contre eux. Et ces derniers vont finir par culpabiliser au point de les rendre malade…De nombreuses vies vont être déchirées.



Sophie Kinsella nous habitue à écrire des comédies plutôt légères teintées d’humour et d’amour. Sous son pseudo, on est plutôt dans le drame. Mais cela lui va très bien aussi. L’écriture est toujours parfaite et j’ai dévoré ce roman, pressée d’en connaître la fin. On s’attache vite aux personnages. On s’apitoie autant sur la détresse des Kember que sur celle des Delaney…et par-dessus tout, on déteste l’avocat qui, pour faire avancer sa carrière, détruit des vies entières !

Le bémol que je mettrais c’est plus sur l’éditeur français du roman. Belfond a publié le roman dans sa collection Mille Comédies. On s’attend donc à lire une comédie, logique me direz-vous. D’autant plus que la couverture alléchante annonce plutôt une lecture légère à lire pendant ses vacances. Mais que nenni ! C’est très faussé et du coup certain(e)s fans de Sophie Kinsella peuvent être déçu(e)s. Personnellement, je m’attendais à une histoire plus dans la comédie, donc j’ai été déroutée mais pas déçue au final. Donc laissez-vous porter par ce nouveau roman de Sophie Kinsella, euh, pardon de Madeleine Wickham.

mercredi 15 janvier 2014

Coups de foudre de Mélanie Rose



Chez l’Archipel. 2013


En plein orage Jessica va subir un coup de foudre. Au sens littéral du terme car elle va réellement recevoir la foudre et aussi au sens imagé du terme puisque qu’elle va tomber folle amoureuse de Dan, son sauveur ce jour là.

Recevoir la foudre et survivre n’est déjà pas anodin mais quand Jessica va se rendre compte que son âme est capable d’habiter un autre corps, en l’occurrence celui de Lauren, à partir de ce moment là sa vie va drôlement se compliquer.

Comment expliquer ce phénomène ? Jessica apprend que Lauren, mariée et mère de 4 enfants, reçoit elle-aussi la foudre au même moment qu'elle. Malheureusement, Lauren aura moins de chance que Jessica. Cette dernière apprend rapidement que si son âme se retrouve fréquemment dans le corps de Lauren c’est que cette dernière n’a pas survécu à ses blessures. Le Destin aura voulu donner une seconde chance à Lauren en la personne de Jessica.

Mais comment gérer deux corps et donc deux vies ?? Il va falloir inévitablement finir par abandonner un des deux corps ce qui équivaut à une mise à mort. Si pour Jessica il lui semble impossible de choisir entre sa propre vie et abandonner des enfants auxquels elle s’attache de jours en jours, c’est le Destin encore une fois qui fera basculer les choses….



Un roman à la fois drôle et émouvant. Dans la mouvance des romans de Marc Levy et de Guillaume Musso, une part de surnaturel vient perturber la réalité de la vie. Jessica est entre deux corps. Si au départ la situation lui semble drôle, surprenante et surtout temporaire, elle commence à comprendre qu’un destin tragique attend le corps d’une des deux femmes.


On s’attache vite à la vie de ces deux femmes et à l’âme de Jessica qui veut faire au mieux dans les deux corps qu’elle habite.

Un roman bien ficelé, la fin est émouvante.

A lire pour une approche différente d’un roman sentimental.



Mélanie Rose a écrit un autre roman intitulé « La mémoire d’une autre » où il est question de perte de mémoire et de secrets de famille. Ce premier titre était prémonitoire à cette seconde histoire tant il pourrait convenir à Jessica :-))

samedi 4 janvier 2014

L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea de Romain Puértolas



Edité chez le Dilettante - Parution en 2013

Première critique de l'année 2014 :-))


Suivons les tribulations d’un fakir à Paris et à travers le monde ! Ajatashatru (prononcez comme vous le pouvez) est fakir de son état et surtout un arnaqueur. Subventionné par son village, il vient à Paris et plus précisément dans un Ikea pour faire l’acquisition d’un lit à clou. Tout ce qui a de plus normal et banal me direz-vous, n’est-ce pas ?!?

Seulement tout son petit plan ne va pas se dérouler comme prévu. Entre un lit à clou non disponible tout de suite, la livraison d’une armoire au Royaume-Uni un peu plus lourde que d’habitude (forcément un fakir est enfermé dedans), un coup de foudre et un chauffeur de taxi parisien pas cool du tout (bon ça ok c’est plutôt normal) et un brin mafioso, voici notre fakir entraîné dans la plus folle des aventures...

Ce roman m’a tout de suite donné envie de le lire. Premièrement, c’est le titre qui m’a attiré. Faut dire qu’un titre aussi long (prenez votre souffle avant de vous lancer à le lire) et étrange on n’en croise pas tous les jours…un peu comme notre fakir ;-)

Sur un ton résolument farfelu, léger et teinté d’humour, l’auteur dénonce une société où des hommes cherchent encore l’eldorado à la porte de nos pays européens au péril de leur vie.
Ce roman est un peu comme un conte où notre héros va ressortir grandi de son aventure (et nous aussi). Au fil des pages et de ses rencontres impromptues, il va voir sa vie autrement (une vie qu’il n’a pas eu toujours rose).

Un premier roman très bien ficelé. La fin est magnifique… En ce début d’année 2014, plongez dans ce conte pour prolonger la magie des fêtes… Je vous le conseille absolument :-))