jeudi 30 juillet 2020

Et ton cœur qui bat de Carène Ponte


Michel Lafon - 2020

Et ton coeur qui bat par PonteRoxanne et Sam ont monté une entreprise Voyag’Elles. Elles écrivent des guides touristiques à destination des femmes. Elles en avaient marre de voir dans les guides touristiques classiques des adresse de pubs, discothèques et autres bars pour les mâles en manque de testostérones. Au-delà d’orienter leurs guides touristiques plus vers la gent féminine, elles essaient de dénicher des pépites que les autres guides ne présentent jamais. Et ça fonctionne ! Tellement bien, que Roxanne a décidé de développer un blog où elle poste des billets au jour le jour de ses découvertes quand elle est en vadrouille dans un pays ou une région.
Son blog adopte un ton humoristique, d’autodérision qui plait aux abonnés. Mais sous ses airs joviaux, Roxanne cache un drame que seul son travail lui permet d’oublier. Pourtant la réalité va finir par la rattraper, elle ne peut pas toujours la fuir.  Et c’est en Camargue, lors d’un de ses séjours pour Voyag’Elles qu’elle va devoir affronter le drame qu’elle vit. Dans l’hôtel insolite où elle loge, elle va pouvoir compter sur l’espièglerie de la petite Neige, l’énergie de la jeune Albane, la tendresse de Frédéric, et la sagesse de Gwenole pour retrouver le sourire et affronter ce qu’elle redoute tant depuis des mois.

J’ai beaucoup aimé le dernier roman de Carène Ponte. Je suis tout de suite rentrée dans l’histoire de Roxanne. J’ai adoré les billets de son blog pour expliquer ses journées en Camargue. La sortie à cheval et le cours de Country sont épiques et à mourir de rire. Au-delà de ce ton léger, l’auteure nous livre un personnage blessé, qui fuit la réalité et qui va tenter de se reconstruire dans cette belle région qu’est la Camargue.
Le personnage de Gwenole est aussi très attachant. Ce collectionneur de cravates (plus c’est coloré mieux c’est) vit lui aussi des choses difficiles. Il va rapidement se rapprocher de Roxanne et être d’une très grande écoute.
Bref, tous les ingrédients sont réunis pour passer un bon moment de lecture : des personnages attachants, une belle histoire sous fond de Camargue, et de bons moments de rires pour alléger le tout !
Un bon roman d’été à lire sans modération ! 


vendredi 24 juillet 2020

La charmante librairie des jours heureux de Jenny Colgan


Prisma - 2020

Afficher l’image sourceNina est bibliothécaire à Birmingham, en Angleterre. Un métier qui lui plait car elle adore les livres. Au grand dam de son amie et colocataire, Surinder ! En effet Nina a la fâcheuse tendance à envahir leur petite maison de tous les livres qu’elle achète ou récupère à droite, à gauche au point de faire littéralement craquer leur logement.
Le jour où la petite bibliothèque où elle travaille va fermer pour une structure beaucoup plus grande et essentiellement tournée vers le numérique, c’est tout le monde de Nina qui s’écroule. Car même si Nina est jeune, elle est plutôt de la vieille école concernant le rapport aux livres et aux bibliothèques. Elle sait donc tout de suite qu’elle n’arrivera pas à s’intégrer dans cette nouvelle structure innovante. 
Sur un coup de tête, ou un coup de folie, elle décide d’acheter un Van et de créer une librairie ambulante. L’idée première est de mener à bien cette entreprise à Birmingham. Mais les difficultés s’enchaînent. Finalement c’est dans les Highlands que Nina va poser son Van et commencer sa nouvelle vie… 

Le nouveau roman de Jenny Colgan nous entraine dans les grands paysages des Highlands. Nina va y découvrir une population rurale, un peu rustre mais qui aime lire, et ça tombe bien car elle veut vendre ses livres ! Mais il faut faire sa place et ce n’est pas facile car la jeune femme est anglaise, donc une étrangère aux yeux des écossais, et c’est une fille ! Et dans cette population très masculine, les machos font la loi ! La scène où Nina se rend en Écosse pour la première fois voir le Van est topissime !

Nina vit dans son monde. Son rêve est de rencontrer le grand amour. Un idéal entre Heathcliff et M. Darcy mais dans les contrées écossaises, faut plutôt rêver d’un agriculteur portant très bien le kilt ! Ce n’est pas gagné !
Au départ, je trouvais Nina un peu nunuche d’être toujours dans son monde, de ne vivre qu’à travers ses romans, de ne pas évoluer avec son temps. Et puis finalement on s’attache à cette jeune femme fleur bleue, romantique, mais aussi forte, qui a son caractère et qui n’hésite pas à changer radicalement de vie plutôt que de se résilier à faire un travail qui ne lui plait pas ! 
Un très bon roman ! On passe un bon moment de lecture avec Nina ! Si vous avez aimé les autres romans de Jenny Colgan, vous allez aimer partir avec Nina dans sa « librairie des jours heureux » à travers les Highlands ! Dépaysement garanti ! 


Adorables


Bande-annonce Adorables

Hier je suis allée voir au cinéma "Adorables" avec Elsa Zylberstein, Lucien Jean-Baptiste et Ioni Matos dans le rôle de Lila.

J'ai passé un très bon moment devant cette comédie familiale. Emma et Lila ont une relation fusionnelle mère-fille. Emma, psychologue, se vante d’éduquer sa fille dans la communication, la confiance, etc. tout ce qu'elle n'a pas vécu avec sa propre mère.
Pourtant, un matin tout va basculer. Lila fête ses 14 ans et plonge la tête la première dans l'adolescence ! Emma refuse à Lila d'aller à la soirée du siècle en discothèque. Et la c'est le drame ! La guerre est déclenchée entre la mère et la fille. Et le papa, au milieu, essaie de temporiser et de limiter les dégâts ...

Un sujet qui n'est pas hyper original mais qui fonctionne bien. On rigole des situations qui vont jusqu'à l’extrême et on grince des dents quand d'autres nous rappellent vaguement quelque chose.
Elsa Zylberstein joue très bien la maman "cool" mais qui ne l'est pas tant que ça :-) 
Un bon moment passé au cinéma :-)

vendredi 17 juillet 2020

La clé du cœur de Kathryn Hughes


Calmann Levy- 2020 

La clé du coeurEn 2006, Sarah enquête sur l’hôpital psychiatrique d’Ambergate. Cet hôpital, en activité pendant les années 50, recevait des patients hommes et femmes de pathologies bien différentes. De problèmes mentaux, à la dépression, en passant par des femmes abusés sexuellement par des proches, tous étaient internés et subissaient des traitements plus ou moins expérimentaux et plus ou moins efficaces.
En 2006, cet ancien asile va être détruit pour construire un lotissement de pavillons à la place. Avant d’effacer ce passé pas très glorieux, Sarah veut en connaitre l’histoire et écrire un livre sur cet hôpital pour que la mémoire perdure. Cet endroit la touche particulièrement car son père y a séjourné. De quelle manière ? Ça, on ne le sait pas en tant que lecteur.  Mais plus le père de Sarah la dissuade d’enquêter sur le passé de cet hôpital, plus Sarah creuse…jusqu’à découvrir une vérité dont elle ne s’attendait pas ! Les secrets mis à jour vont avoir des répercussions sur son père, et sur elle…
Comme à son habitude, l’auteure nous transporte dans le passé. De 2006, on revient dans les années 50, où on fait la connaissance d’Amy internée à Ambergate par son père suite à un incident grave provoqué par la jeune fille de 19 ans. En tant que lecteur, on se retrouver plongé au cœur de cet asile. Au fil de l’histoire, on va en savoir plus sur Amy, sur sa personnalité, mais aussi sur les autres « habitants » d’Ambergate : l’infirmière Ellen Crosby, la sœur Atkins, le docteur Lambourn, Peral, Belinda, etc.

Ce roman m’a fait penser au roman « le Bal des Folles » de Victoria Mas . Bien qu’il se passe dans les années 50 en Angleterre, et non au début du XIXème siècle à Paris, on retrouve d’étranges similitudes. Des patients internés pour des motifs pas toujours "valables", des traitements expérimentaux douteux prodigués à ces patients, du personnel qui manque cruellement d’empathie,  le bal qui est la seule petite distraction de ces patients, et Amy, tout comme Eugénie (dans le Bal des folles) qui sont internées pour de mauvaises raisons et pour qui on s’attache et qu’on espère une fin heureuse.
Ce qui fait que j’ai eu du mal à rentrer dans le roman de Kathryn Hughes car j'avais toujours dans la tête la comparaison avec le roman "le Bal des Folles". Pourtant "La clé du cœur" est très intéressant, car si au début on ne comprend pas pourquoi Sarah tient tant à faire un livre sur cet asile et pourquoi son père tente autant de la dissuader, tout s’imbrique à la fin du roman. On comprend finalement le lien. On s’attache aussi rapidement à Amy, et aussi à l’infirmière Ellen Crosby.

Si vous n’avez pas lu le bal des folles, je vous conseille ce roman. Attention, on n’est pas dans un feel good book spécial été que j'ai plutot l'habitude de lire et de conseiller :-)
Ce roman est plus sombre, plus dur. Mais Kathryn Hughes sait alterner entre le présent et le passé comme personne, ce qui nous donne des bouffées d’oxygène ! Elle sait parler des secrets de famille, ce qui nous tient en haleine tout au long du roman.
Mais si vous avez lu le Bal des folles, vous aurez, peut-être comme moi, une sensation de déjà vu, qui ternira un peu votre lecture.