Ce roman nous raconte la vie de
Béatrice, une auxiliaire de puéricultrice, travaillant dans une maternité. Avec
elle nous ouvrons la porte de ces chambres qui renferment autant de malheurs
que de bonheurs. Dans la chambre 2 se trouve une femme devenue l’image même de
cette maternité : transparente, froide, inerte. A cause du nombre d’années
d’hospitalisation, cette femme n’est plus considérée par le personnel soignant
mais comment le lui reprocher puisqu’elle-même ne se considère plus comme
vivante depuis le décès de son bébé. Elle fait désormais partie des meubles.
Et Béatrice est comme cette femme
de la chambre 2, elle étouffe dans sa vie, si elle peut encore appeler cela une
vie, elle qui aimait tant la liberté s’est retrouvée enfermée dans cette blouse
rose, dans ce travail, dans cette maternité terne, froide où les collègues
passent leur temps à débiner sur les patients et sur les autres collègues.
Ainsi, nous poussons la porte de
la vie de Béatrice. Ancienne danseuse, elle a mis son corps et son cœur à nu pour
le beau Gabor. Avec lui elle va connaître l’ivresse de la scène, l’amour, la
liberté, le bonheur d’être mère mais aussi le désarroi de perdre un bébé.
Un très beau 1er roman
sur la liberté, le corps, la maternité avec ses joies et ses malheurs.
A lire même si on n’a pas vécu la maternité. Au-delà
des drames qui peuvent se jouer autour de la naissance d’un enfant, qui
pourtant au départ est un grand bonheur, l’auteure a fait de son récit un roman
sur la liberté : la liberté du corps mais aussi la liberté d’expression
(qui peut passer aussi par le corps). C’est très bien écrit avec des passages
magnifiques ! On n’est pas du tout dans le pathos. Certes certaines scènes
sont dures et nous touchent mais les passages sur la vie de danseuse de Béatrice et sur sa vie de
saltimbanque sont une bouffée d’oxygène énorme ! C'est ça la liberté ! J’ai adoré !
Un 1er roman très
abouti qui a eu le prix Fnac 2013 pour juste cause.
A lire ! :-))