mardi 31 mars 2020

Devisagée d'Erin Stewart

Chez Gallimard - 2020 

Dévisagée : Stewart, ErinPour ce premier roman, l'auteure traite d'un sujet particulièrement difficile : celui des grands brûlés.
Ava est une jeune fille de 16 ans qui vient de vivre un drame terrible : elle est brûlée sur une grande partie du corps dont son visage, victime de l'incendie de sa maison où ses parents et sa cousine Sara ont péri. Ava doit se reconstruire physiquement mais aussi psychologiquement. Mais comment faire quand on a l'impression d'être une imposture ? Comment faire quand on est une survivante qui n'a plus de parents mais qui doit vivre avec son oncle et sa tante qui sont en deuil eux-même de leur fille ? Eux n'ont plus de fille, et elle n'a plus de parents. Ava est la fille de personne, elle n'a même plus de maison.
Pourtant Glenn et Cora, son oncle et sa tante font tout pour aider la jeune fille. Ils souhaitent d'ailleurs qu'elle retourne au lycée. Mais comment affronter le regard des autres ? Déjà quand on est une ado "normale", la période du lycée n'est pas une période toujours facile, mais là avec sa tête de Frankenstein, pour Ava ça semble Mission Impossible. Et pourtant comme toute ado normale elle va se faire des amis, avoir des ennemis, tomber amoureuse...Ava va comprendre que ce n'est pas le regard des autres qu'elle doit affronter mais son propre regard sur elle. Elle doit aller vers l'acceptation de sa nouvelle apparence, se pardonner de vivre.
Un très beau roman pour ados mais pas que, il est très intéressant à lire en tant qu'adulte. Un roman qui parle de résilience, de pardon, d'acceptation. 
Ce n'est pas un roman qui va dans le pathos. Au contraire, l'auteure montre la vraie réalité. Parfois dure, et parfois plus tendre. Les amis d'Ava, Piper et Asad sont hauts en couleur, ce qui ajoute de la dynamique au roman. Piper est drôle et touchante à la fois, car elle a elle-même une histoire compliquée. Et Asad, et ben c'est Asad, le pote sur qui on peut toujours compter ! et qui ne manque pas de charme :-)
A lire ! 

lundi 30 mars 2020

Le vent nous portera de Jojo Moyes


Le vent nous portera par Moyes

Chez Milady - parution en 2019

Je viens de mon plonger à bras ouverts dans le dernier roman de Jojo Moyes ! 
En ces temps compliqués, qu'il a été agréable de partir dans une vraie aventure, au fin fond du Kentucky, dans les grands espaces du Far West !
Pendant la Grande Dépression, la première dame, Eleanor Roosevelt a été à l'initiative de la création de bibliothèques itinérantes, pour amener l'instruction et la culture dans les contrées reculées des États-Unis. C’est ainsi qu'en 1937, dans la petite contrée de Baileyville, une bibliothèque va naitre, avec à sa tête des femmes qui vont amener des livres à dos de mules, à travers la montagne, par tous les temps.
On va faire la connaissance d'Alice, Margery, Izzy et Beth.
Alice, jeune anglaise, fraîchement mariée à Bennet, voit dans le travail à la bibliothèque le moyen d’échapper à un mariage insipide et à son beau-père tyrannique. Elle va rapidement se lier d’amitié avec Margery O’Hare, qui est considérée comme une pestiférée dans toute la contrée à cause des méfaits de son père. Mais cette femme a du caractère, elle revendique son mode de vie et son indépendance ! Le beau-père d’Alice voit d’un très mauvais œil cette amitié naissante et fera tout pour y nuire.
Vient s’ajouter à ce duo : Izzy, une jeune fille infirme et Beth, fermière au fort caractère !
Toutes ces femmes sont des battantes. Elles vont se dresser contre le machisme ambiant, contre les traditions et aussi contre la haine raciale qui court encore trop souvent dans ces contrées. Dans ce pays d’hommes, gérés par des hommes, elles vont montrer qu’elles peuvent être libres et indépendantes !
 
Jojo Moyes est partie d’un fait historique : la création de bibliothèques itinérantes par Eleanor Roosevelt. Et de ce fait, elle a créé une vraie aventure !
On est très rapidement transporté dans le Kentucky avec ambiance cowboys et grands espaces garantie ! On s’attache très rapidement à ces femmes. On se doute que la vie ne va pas être toujours facile pour elles, surtout quand elles se dressent contre des traditions bien trop ancrées ! Mais elles sont fortes, et on a envie de se battre avec elles 
A lire !




lundi 23 mars 2020

Né sous une bonne étoile d'Aurélie Valognes



Chez Mazarine - parution en 2020 

Être né sous une bonne étoile, ce n'est probablement pas ce que se disait Gustave tout au long de son enfance, et plus particulièrement tout au long de sa scolarité. Gustave vit en banlieue parisienne, mais pas la banlieue chic, non, celle où la délinquance, et la peur rythment la vie. Il y habite avec ses parents, dont le couple est sur le fil du rasoir, et sa grande peur, Joséphine, qui est toujours la plus douée, la première de la classe ! Grosse pression pour Gustave lors de son entrée en CP, car forcément il va être comparé à sa sœur. Rapidement ses instituteurs vont le trouver différent de Joséphine. Mais au lieu de prouver à Gustave qu’il a sa propre personnalité et qu’il n’a pas à être comparé à sa sœur, c’est tout l’inverse qui va se produire.
Très tôt, ses instituteurs diront de lui qu’il est un doux rêveur, qu’il doit travailler plus dur que les autres pour rester au niveau. Plus tard, ses enseignants diront qu’il est un cancre, en décrochage scolaire. A force de s’entendre dire ça tous les jours, et de voir sa mère désespérée d’avoir un tel fils, Gustave va finir par croire les adultes, et à lâcher prise.


Mais sa bonne étoile n’est pas loin. Elle a même un nom : Melle Bergamote. La rencontre, au Collège, avec cette prof de français aux méthodes peu conventionnelles va changer la vie du jeune garçon. Il suffit de peu de choses : de l’attention, d’une main tendue et un peu d’amour. Avec elle Gustave va relever la tête et crier haut et fort qu’il n’est pas un moindre rien, qu’il peut viser la lune et devenir quelqu’un.

Aurélie Valognes a fait le pari de nous conter le récit de Gustave de ses 6 ans jusqu’à ses 12-13 ans. Et c’est un pari réussi. Car ça permet de bien comprendre le parcours scolaire chaotique du jeune garçon depuis son entrée en CP. On comprend alors que les paroles, l’image, et l’attention portées par les adultes sur l’enfant à une importance considérable sur le reste de sa vie.


C'est une très belle histoire. On s'attache très rapidement à Gustave.
Un vrai coup de cœur ! :-)