vendredi 2 décembre 2016

Les grandes et les petites choses de Rachel Khan



Résultat d’images pour Les grandes et les petites choses de Rachel KhanEdition Feryane - parution en 2016 

Nina est « une fille issue de deux histoires qui sont dans les livres. Celle d’un peuple qu’on a voulu éradiquer et celle d’un autre peuple que l’on a voulu soumettre ». Sa mère l’a faite noire pour qu’elle s’en sorte, pour que sa cachette, à elle, soit sa couleur de peau. Son père l’a faite blanche pour qu’elle n’ait pas à prendre le bateau à fond de cale. 
Nina est une métisse. Son père est noir comme son sac de danse et sa mère pâle comme son collant couleur chair. A moitié musulmane, à moitié juive. Jusqu’à l’âge de 14 ans, elle danse et se rêve petit rat de l’Opéra. Mais on lui fait rapidement comprendre que la troupe doit être homogène. En somme, Nina n’a pas la bonne couleur de peau. Et depuis lors, Nina ne trouve pas sa place dans ce monde. Elle est toujours soit trop noire, soit trop juive, soit pas assez noire ou soit pas assez juive. Et les préjugés ne s’arrêtent pas à la porte de la prestigieuse école de droit Assas. C’est dans le sport et notamment dans la course que Nina va se révéler. La course ? Encore un sport pour les black ! Peu importe, Nina doit se construire à travers l’histoire de ses parents, les non-dits et les préjugés. Elle va comprendre les grandes et les petites choses. Et la course va devenir sa liberté. La jeune femme de 18 ans va devoir faire preuve de courage et de caractère. 

Un premier roman fort, authentique, et contemporain. L’action se déroule en 1995 mais cette histoire peut être transposée à notre époque. Pas grand chose n’a changé. Nina est en quête identitaire comme beaucoup d’enfants d’immigrés.
L’écriture est belle. Simple mais avec des belles phrases, de beaux mots. Et comme dirait le papa de Nina, c’est important les mots.  J’ai beaucoup aimé l’humour de Nina et ses fameux jeux de mots. Pourtant la jeune femme est rempli de colère, mais elle n'en perd pas pour autant son insouciance, son humour. Et j’ai aussi beaucoup aimé la relation que Nina entretien avec son grand-père maternel Yoram.  
Pour avoir lu la bio de l’auteure sur internet, on sait que l’histoire de Nina est largement inspirée de sa propre histoire. Oui mais jusqu’où ?
A voir aussi si cette auteure pourrait nous transporter avec autant de finesse et de panache dans une tout autre histoire, de la pure fiction cette fois-ci !

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