Je revenais des autres de Mélissa Da Costa

Chez Albin Michel - 2021

Le dernier roman de Mélissa Da Costa nous raconte les histories croisées de plusieurs personnes travaillant dans le même hôtel, dans une petite station des Hautes Alpes. Chacun traine ses casseroles, chacun a morflé dans la vie, mais à plusieurs on est plus fort. Ensemble ils vont reconstruire leur vie, le temps d'une saison.

Ambre doit oublier sa relation avec Philippe, son amant de 40 ans, marié et père de famille. Une histoire malsaine qui l'a envoyé à l’hôpital. Tim, lui, veut assumer son homosexualité, quitte à couper les ponts avec sa famille. Rosalie, quant à elle, élève seule sa petite fille, Sophie. Le sujet du papa reste très mystérieux.

C'est le personnage d'Ambre qui est vraiment au cœur du roman. C'est avec elle qu'on va découvrir les autres personnages. En effet, elle va débarquer à l'hôtel "les Mélèzes", emmenée par Philippe, pour qu'elle se reconstruise loin de lui. Pour qu'elle l'oublie aussi. Rien ne va être simple pour la jeune fille. Heureusement elle va pouvoir compter sur le soutien de Tim et de Rosalie. Elle va d'ailleurs nouer une relation très forte avec Tim, une relation quasi fusionnelle. Mais à être tout le temps dans leur bulle, rien que tous les deux, ils vont peut-être en oublier les personnes qui les entourent ? 

Un très beau roman sur les relations humaines, sur la vie. Nous sommes tout de suite plongé dans l'histoire de tous ces personnages. Grâce à l'histoire d'Ambre, on va faire la connaissance de Tim, Rosalie, Anton, Andrea, etc. Tous sont très attachants, même le vieux bougre de Wilson :-) Ils ont des secrets, tous sont cabossés par la vie. Bref, l'auteure nous raconte tout simplement la vie le temps d'une saison d'hiver dans un hôtel d'un village-station des Hautes Alpes

Si vous avez aimé "Tout le bleu du ciel, je vous conseille vivement "Je revenais des autres". Vous tomberez sous le charme d'Arvieux et de toutes les personnes qui y vivent ! 

 

 

Les possibles de Virginie Grimaldi

Chez Fayard - 2021

Juliane n'aime pas les imprévus. Dans sa vie, tout est sous contrôle : son travail, la tenue de sa maison, l'éducation de son fils, Charlie, etc.  Alors quand elle doit héberger son père chez elle après l'incendie de sa maison, c'est la grande angoisse. Son père est un original, un hurluberlu qui aime improviser, déteste le contrôle ! C'est plutôt lui qui est hors de contrôle. Vous comprenez vite que Juliane va se retrouver dans de drôles de situations, notamment avec le voisin M.Cabillaud, euh non M. Colin

Mais si au début les frasques de son père font rire la petite famille, Juliane doit se rendre à l’évidence : son père débloque. Derrière les exubérances se cachent une souffrance, une maladie qui le ronge lentement. Juliane va devoir affronter cette nouvelle donne, tout en continuant de profiter au maximum de son père, tant que tout est encore possible.  Et jusqu'où Juliane doit aller pour aider son père ? est-ce qu'il faut passer son temps à parcourir les spécialistes et à multiplier les examens ? Ou est-ce qu'il ne faut pas plutôt profiter de cette vie qui existe encore et se forger les plus beaux souvenirs qu'ils soient ? Qu'une fille profite de chaque instant avec son père, un petit-fils avec son grand-père ?  

Il y aura plusieurs étapes à franchir avant l'acception de la maladie par la fille et par le papa. Des étapes indispensables que chacun franchi à son rythme.

Un roman très tendre sur la relation père-fille. Mais aussi très drôle. Virginie Grimaldi a su aborder un sujet triste et grave, avec un personnage qui nous fait rire ! Jean apporte de la légèreté dans le roman et pourtant c'est lui le malade. Il faut dire qu'il est haut en couleurs. Sa repartie, ses frasques, tout fait rire dans ce personnage. On retiendra sa relation avec le voisin, M. Colin, ses tentatives désespérées et odorantes de protéger les cerises des merles alors que nous sommes en avril, et que le cerisier n'a pas encore fleuri. Ou encore sa passion pour les cow-boys et les indiens et sa fixette de vouloir un tipi au milieu du jardin. Tout comme sa passion pour le téléachat. 

Un roman qui aborde différemment la maladie. A lire ! 

 

Un souffle sur la main de Bruno Combes

 

Michel Lafon – 2021

Lou est une jeune femme épanouie dans sa vie professionnelle. Elle travaille sur Paris dans une agence immobilière dans laquelle elle excelle dans l'art de vendre des biens aux plus riches. En revanche, coté vie privée c’est plutôt la débandade. Elle enchaine les hommes comme les kleenex. Elle dit elle-même que les hommes sont des prédateurs, qu'il ne faut pas leur faire confiance. Alors de peur de souffrir, Lou préfère des histoires sans lendemain. Elle dit qu’elle est satisfaite de sa vie mais ses amies ne sont pas dupes. Notamment sa best friend, Mélina, qui sait d'où vient cette méfiance. Lou a surpris son père dans les bras d’une autre femme que sa mère lorsqu’elle avait 16 ans. Et même de l'eau à couler sous les ponts depuis, la rancune est tenace ! Si son père est un salaud, tous les hommes doivent l'être, non ?!?

Mais Lou devra faire face à son passé lorsque sa mère lui apprend qu’elle est mourante. Et la jeune femme est bien loin de se douter de tout ce qu'elle va devoir affronter. Car au-delà de revoir son père, avec qui elle a coupé les ponts depuis des années, elle va découvrir des secrets de famille qu’il aurait mieux valu qu'elle soit mise au courant bien plus tôt. Tous ces mensonges à conditionner sa vie de femme.

Dans son dernier roman, Bruno Combes nous entraine dans les secrets d'une famille. Secrets et mensonges qui auront des conséquences sur la jeune Lou. Et ça va se répercuter sur sa vie de femme.Le personnage de Lou est attachant mais énervant aussi. Comme le dit souvent son amie Mélina, elle est restée bloquée à l'âge de 16 ans, et à l'aube de la quarantaine ce serait bien qu'elle avance. Au fil du récit, quand on apprend en même temps que Lou tous les secrets et les mensonges qui entourent son enfance et adolescence, on lui pardonne son attitude. Même si c'est parfois compliqué à dire, la vérité est toujours mieux que bâtir la vie d'une jeune fille sur un mensonge.

J'ai découvert Bruno Combes avec "La part des Anges", et j'ai beaucoup aimé son dernier roman. Un auteur tout en sensibilité que je recommande de lire et de suivre.

On notera la très belle couverture du roman avec un touché très agréable. Le titre vient du geste d'affection que faisait Lou à son père quand elle était plus jeune