Calmann Levy- 2020
En 2006, Sarah enquête sur l’hôpital
psychiatrique d’Ambergate. Cet hôpital, en activité pendant les années 50, recevait des patients hommes et femmes de pathologies bien
différentes. De problèmes mentaux, à la dépression, en passant par des femmes
abusés sexuellement par des proches, tous étaient internés et subissaient des traitements
plus ou moins expérimentaux et plus ou moins efficaces.
En 2006, cet ancien asile va être
détruit pour construire un lotissement de pavillons à la place. Avant d’effacer
ce passé pas très glorieux, Sarah veut en connaitre l’histoire et écrire un
livre sur cet hôpital pour que la mémoire perdure. Cet endroit la touche
particulièrement car son père y a séjourné. De quelle manière ? Ça, on ne
le sait pas en tant que lecteur. Mais
plus le père de Sarah la dissuade d’enquêter sur le passé de cet hôpital, plus
Sarah creuse…jusqu’à découvrir une vérité dont elle ne s’attendait pas !
Les secrets mis à jour vont avoir des répercussions sur son père, et sur elle…
Comme à son habitude, l’auteure
nous transporte dans le passé. De 2006, on revient dans les années 50, où on
fait la connaissance d’Amy internée à Ambergate par son père suite à un
incident grave provoqué par la jeune fille de 19 ans. En tant que lecteur, on
se retrouver plongé au cœur de cet asile. Au fil de l’histoire, on va en savoir plus sur Amy, sur
sa personnalité, mais aussi sur les autres « habitants » d’Ambergate :
l’infirmière Ellen Crosby, la sœur Atkins, le docteur Lambourn, Peral, Belinda,
etc.
Ce roman m’a fait penser au roman
« le Bal des Folles » de Victoria Mas . Bien qu’il se passe dans les années
50 en Angleterre, et non au début du XIXème siècle à Paris, on retrouve d’étranges
similitudes. Des patients internés pour des motifs pas toujours "valables", des
traitements expérimentaux douteux prodigués à ces patients, du personnel qui
manque cruellement d’empathie, le bal
qui est la seule petite distraction de ces patients, et Amy, tout comme Eugénie
(dans le Bal des folles) qui sont internées pour de mauvaises raisons et pour
qui on s’attache et qu’on espère une fin heureuse.
Ce qui fait que j’ai eu du mal à
rentrer dans le roman de Kathryn Hughes car j'avais toujours dans la tête la comparaison avec le roman "le Bal des Folles". Pourtant "La clé du cœur" est très intéressant, car
si au début on ne comprend pas pourquoi Sarah tient tant à faire un livre sur
cet asile et pourquoi son père tente autant de la dissuader, tout s’imbrique à
la fin du roman. On comprend finalement le lien. On s’attache aussi rapidement
à Amy, et aussi à l’infirmière Ellen Crosby.
Si vous n’avez pas lu le bal des
folles, je vous conseille ce roman. Attention, on n’est pas dans un feel good
book spécial été que j'ai plutot l'habitude de lire et de conseiller :-)
Ce roman est plus sombre, plus dur. Mais Kathryn Hughes sait
alterner entre le présent et le passé comme personne, ce qui nous donne des
bouffées d’oxygène ! Elle sait parler des secrets de famille, ce qui nous
tient en haleine tout au long du roman.
Mais si vous avez lu le Bal des
folles, vous aurez, peut-être comme moi, une sensation de déjà vu, qui ternira
un peu votre lecture.
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